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15 juin 2007

Les derniers confettis du PCF ( Parti Communiste Français ), la bête bouge encore...


On nous disait morts, mais je peux vous l'assurer, la bête bouge encore." Alain Bocquet, président du groupe communiste et républicain (PCR) à l'Assemblée nationale, veut y croire. "On ne s'est pas mal tenus dans la tourmente, on s'attendait à pire", confie-t-il. Après le premier tour des élections législatives, qui l'a vu engranger 4,29 % des voix, le Parti communiste français (PCF) fait ses comptes : ses dirigeants espèrent sauver entre douze et quinze députés, dimanche, au second tour.
Si la vague bleue de la majorité présidentielle a emporté de nombreuses circonscriptions de gauche, "le PCF a résisté mieux que prévu", souligne Frédéric Dabi, directeur du département d'opinion publique de l'Ifop. Le score très faible de Marie-George Buffet à la présidentielle (1,93 %) laissait pourtant présager un dimanche noir pour les communistes. Mais finalement, leur score est légèrement supérieur à celui des élections législatives de 2002. "Il s'est passé à cette élection ce qui se passe depuis 1981 : le Parti communiste fait toujours mieux juste après la présidentielle qu'à la présidentielle elle-même", ajoute Frédéric Dabi.
Au soir du premier tour, les élus du PCF se sont voulus combatifs. "Nous ne renonçons pas, le Parti communiste n'est pas mort", lâchait Marie-George Buffet après l'annonce des résultats, dimanche dernier. Quatorze candidats communistes sont en position de conserver un siège à l'Assemblée, dont sept en Ile-de-France. Quatre autres sont en position difficile. Enfin, le PCF a d'ores et déjà perdu quatre sièges de sortants, sur les vingt et un dont il disposait.
Pour Frédéric Dabi, le parti se maintient là où subsistent des "passions communistes", "des confettis électoraux, avec des élus locaux fortement implantés". C'est notamment le cas dans le Val-de-Marne, où le maire d'Ivry-sur-Seine, Pierre Gosnat, devrait pouvoir conserver le siège de Jean-Claude Lefort, dans l'ancienne circonscription de Maurice Thorez, acquise depuis 1925.

Mais si quelques bastions communistes, dans le Nord ou la Seine-Saint-Denis, semblent avoir tenu, les pertes dès le premier tour sont importantes ailleurs.
A Marseille, pour la première fois depuis le Front populaire, il n'y aura pas de député communiste : le sortant Frédéric Dutoit ne sera même pas présent au second tour. Le PCF disparaît aussi de l'Isère, en perdant dès le premier tour la circonscription d'Echirolles, détenue par Gilbert Biessy depuis 1993.
Surtout, avec moins de vingt députés, les communistes devraient perdre leur groupe à l'Assemblée nationale. Depuis la Libération, le PCF était parvenu à maintenir son groupe parlementaire, sauf en 1958 lors de l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle.

La disparition du groupe PCR (communiste et républicain) à l'Assemblée représenterait une perte en terme de visibilité et de moyens d'expression. Mais elle aurait aussi des conséquences financières. Le PCF touche 4,5 millions d'euros de ses parlementaires (députés, sénateurs, députés européens), sur un budget annuel de 13 millions d'euros. La perte d'une dizaine de députés pourrait grever sérieusement les finances du parti. Et alimenter les rumeurs, démenties par la direction mais bien vivaces en interne, de mise en vente de certaines œuvres d'art lui appartenant. Voire du siège historique de l'organisation, place du Colonel-Fabien.
Officiellement, "l'objectif d'un groupe parlementaire communiste et républicain à l'Assemblée est parfaitement réalisable", affirme Patrice Cohen-Seat, proche de Marie-George Buffet. Mais, en coulisses, certains envisagent la création d'un groupe avec d'autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement, les radicaux de gauche, voire les Verts. "Tout est ouvert, estime Alain Bocquet, le groupe communiste est par définition un groupe ouvert… et on a bien fait un groupe avec le MRC au Sénat !" Une option qui ne fait pas l'unanimité au sein des militants les plus orthodoxes.

Car le plus dur est à venir pour le PCF. S'il peut tenir électoralement, il n'échappera pas à ses débats internes. Chaque courant compte bien utiliser le résultat des élections pour justifier un changement de direction politique. Et les orthodoxes le recentrer le parti sur son "identité communiste". Mais les proches de Robert Hue, partisans d'une alliance avec le PS, veulent peser pour un rapprochement durable avec les socialistes.
A l'inverse, les "communistes unitaires", comme le député de Saint-Denis Patrick Braouezec, veulent provoquer une recomposition avec d'autres forces la gauche radicale.
Mais les partenaires manquent : le Parti socialiste, tout à ses débats internes, ne considère plus le PCF comme un interlocuteur privilégié. Et, sur sa gauche, la LCR compte bien capitaliser sur le score d'Olivier Besancenot à la présidentielle, pour devenir le centre de gravité de la gauche antilibérale. "On ne peut jamais prévoir la fin d'un parti, avance prudemment Frédéric Dabi, mais il est clair que le PCF subit une érosion constante." Car, quel que soit le score de dimanche, une autre échéance électorale se dessine déjà pour les élus communistes : les élections municipales de mars 2008. Et beaucoup craignent de voir, cette fois-ci, les bastions s'écrouler.

Source Le Monde

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