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17 mai 2007

À l'Élysée, l'adieu à Jacques Chirac et la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy


Nicolas Sarkozy est officiellement devenu président de la République hier. Récit d'une journée marquée par l'émotion.

 

Derniers préparatifs et premiers arrivés. À l'Élysée, on s'active pour que tout soit fin prêt à l'heure H. Un long tapis rouge a été déroulé dans la cour d'honneur, un praticable a été installé pour les photographes, les journalistes s'installent, qui derrière un cordon, qui sur les terrasses dominant le palais présidentiel, qui dans la salle de presse. La cérémonie peut commencer.

 

Peu avant 10 heures, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, arrive à l'Élysée pour prendre possession de son nouveau bureau. Le préfet Michel Blangy, directeur de cabinet de Jacques Chirac, trouve refuge à son secrétariat. Quelque 400 officiels ont été conviés à la cérémonie d'installation, sans compter les invités personnels du nouveau chef de l'État, au premier rang desquels sa mère, « Dadu », et ses frères, Guillaume et François. Rue du Faubourg-Saint- Honoré, derrière des barrières, quelque 100 à 200 curieux et supporteurs applaudissent les personnalités. Philippe Séguin, Jean-Claude Gaudin, Pierre Messmer, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, le grand rabbin, Joseph Sitruk, Rachida Dati, Hélène Carrère d'Encausse, Bertrand Delanoë et tous les corps constitués sont là.

 

Puis arrivent les acteurs de la cérémonie, le général Jean-Pierre Kelche, grand chancelier de la Légion d'honneur, Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, suivis des présidents de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, et du Sénat, Christian Poncelet. Retardataire, le député de Paris Pierre Lellouche remonte le tapis rouge au côté de ce dernier, auquel la Garde républicaine rend les honneurs. Premier ministre démissionnaire, Dominique de Villepin grimpe quatre à quatre les marches du perron, confirmant ainsi la grande forme physique qu'il revendique. Applaudie par la foule massée devant le palais, Cécilia Sarkozy arrive à 10 h 57, donnant une touche glamour, façon Kennedy, à une cérémonie très protocolaire. Très élégante dans une robe en satin duchesse ivoire du couturier Prada, la nouvelle première dame de France donne la main à son jeune fils, Louis. Les deux fils aînés du président, Pierre et Jean, ses deux filles à elle, Judith et Jeanne-Marie, l'encadrent. Comme au Festival de Cannes, le petit groupe s'arrête pour poser devant les photographes.

sarkochirac

Claude Chirac en larmes. L'exactitude n'étant pas uniquement la politesse des rois, le nouveau président arrive à 11 heures pile, accompagné par celui qui sera son secrétaire général, Claude Guéant. Accueilli par le chef du protocole, Jean-Pierre Asvazadourian, Nicolas Sarkozy passe en revue un détachement d'honneur de la Garde républicaine. Jacques Chirac descend les marches du perron pour accueillir son héritier rebelle. Les deux hommes échangent une première poignée de main, puis remontent les marches. Sarkozy pose la main sur l'épaule de Chirac, il ralentit le pas et pivote en direction des photographes pour une nouvelle poignée de main. Avant de monter dans le bureau présidentiel pour un tête-à-tête d'un peu plus d'une demi-heure.

discoussarko

 

Dans la salle des Fêtes, les invités attendent le début de la cérémonie proprement dite. Louis Sarkozy, en blazer bleu marine, cravate club, semble passionné par le grand collier de la Légion d'honneur. Toute la famille et les amis du couple Sarkozy, notamment Victoire de Castellane, Isabelle et Patrick Balkany, Brice Hortefeux (seul ministre présent), Patrick Devedjian, Roger Karoutchi, Dominique Desseigne, Martin Bouygues, attendent la fin de l'entretien.

signature

À 11 h 35, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac redescendent. Le tapis rouge a été raccourci d'une quinzaine de mètres et la voiture du désormais ancien président, une C6 immatriculée dans les Yvelines, est prête à partir. Les personnels de l'Élysée sont venus nombreux pour faire leurs adieux à celui pour qui, pendant douze ans, ils ont travaillé. Sarkozy accompagne Chirac jusqu'à sa voiture. Nouvelles poignées de main, nouvelle main sur l'épaule, c'est l'heure des adieux. Les employés, les membres du cabinet et Claude Chirac, vêtue d'un blouson de cuir rouge, tous très émus, acclament Chirac. Certains sont en pleurs, à commencer par la fille de l'ancien président. Restant à côté de la voiture, Sarkozy lui fait aussi un signe de la main et même l'applaudit. La grande main du président sortant, qui les salue en retour, émerge de la fenêtre de sa voiture. Comme lors de sa fameuse traversée de Paris au soir de sa victoire en 1995. Douze ans plus tard, c'est vers son nouvel appartement, quai Voltaire que se rend Jacques Chirac. Son épouse, Bernadette, avait déjà quitté l'Élysée.

Grand-croix de la Légion d'honneur. À 11 h 40, dans le salon des Ambassadeurs, le général Kelche remet au président Sarkozy les insignes de grand-croix de la Légion d'honneur. Ils gagnent alors la salle des Fêtes où, marque d'attention à la première dame, est joué Asturias du compositeur espagnol Isaac Albeniz, arrière-grand-père de Cécilia Sarkozy. Un huissier annonce « Monsieur le président de la République ». Nicolas Sarkozy fait son entrée suivi de Dominique de Villepin, Christian Poncelet et Patrick Ollier. Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, proclame alors les résultats. Puis l'adversaire politique lui adresse ses « voeux de réussite ». « À compter de ce jour, ajoute-t-il, vous incarnez la France, symbolisez la République et représentez l'ensemble des Français. » Le président intronisé prononce sa première allocution. Neuf minutes de discours qu'il place sous le signe de « l'ouverture » en fixant un haut niveau « d'exigence » - il répète le mot treize fois - pour son projet présidentiel. « Le résultat est un devoir pour moi », insiste-t-il. « Je veux dire ma conviction qu'au service de la France il n'y a pas de camp. » Son discours achevé, il se tourne vers son épouse qu'il embrasse sur les lèvres. Les invités applaudissent. Nicolas Sarkozy s'attarde auprès de Cécilia. Il caresse son visage. Puis il se dirige vers les autorités officielles. Il salue tout le monde, les personnalités de l'opposition, Bertrand Delanoë, Jean-Paul Huchon et Jean-Luc Mélenchon. Mention spéciale pour Philippe Séguin, la larme à l'oeil. Le président lui tape affectueusement l'épaule et la joue. Puis il prend congé de ses invités et passe côté jardin pour passer en revue un détachement interarmées.

 

chiracdepart

 

Le Tigre, le Général et les fusillés de la Cascade. Après un rapide déjeuner en compagnie d'une vingtaine de personnes (sa famille et quelques proches), Nicolas Sarkozy quitte le palais présidentiel à bord d'une 607 Peugeot décapotable. Debout dans ce véhicule, il remonte l'avenue des Champs-Élysées. Radieux, il salue les badauds et ses partisans. Place de l'Étoile, il ravive la flamme sous l'Arc de triomphe et assiste au salut aux morts, avant d'écouter l'hymne national. Après cette étape, il s'offre un très bref bain de foule, n'hésitant pas à traverser en courant les Champs-Élysées. Quelques minutes plus tard, son véhicule s'immobilise au rond-point Georges-Clemenceau. Il dépose une gerbe au pied de la statue du Tigre et de Charles de Gaulle. Nouveau bain de foule.

Le cortège file en direction du bois de Boulogne pour un hommage à la Résistance, au Mémorial des martyrs. La pluie menace. Le protocole a fait installer une tente blanche sous laquelle s'installe le président qui lit un nouveau discours. Visiblement ému, il annonce que sa « première décision » de président sera de faire lire chaque année, dans tous les lycées, la dernière lettre du jeune résistant Guy Môquet, fusillé à 17 ans, en 1941 (lire ci-dessous). 16 heures : cap sur l'Europe. Nicolas Sarkozy s'envole pour Berlin, où l'attend la chancelière allemande Angela Merkel. Jacques Chirac respectait l'étiquette du baisemain. Son successeur l'embrasse d'emblée...

Source Le Figaro

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