Marine Le Pen, cas extrême...le premier tour des législatives a confirmé l'implantation du FN dans le Pas-de-Calais.

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Elle est celle qui a évité au FN de boire le calice jusqu'à la lie. Balayé au niveau national lors des législatives (4,8% des suffrages), le parti d'extrême droite aura les yeux rivés dimanche soir sur le score de sa dernière représentante, Marine Le Pen. En ballotage ultra-défavorable dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, la médiatique candidate ne devrait pas peser lourd face à l'inoxydable sortant, Albert Facon, 64 ans, symbole d'une gauche jadis toute puissante dans ce bassin minier et ouvrier.

En tête au soir du premier tour (28,24%), loin devant sa rivale frontiste (24,47%), Facon bénéficie au plan comptable d'une importante réserve de voix sur ce territoire populaire. Outre le ralliement du bout des lèvres de son concurrent UMP, Nesrédine Ramdani (12,95%), le candidat PS devrait largement puiser dans les 13,24% des suffrages conquis par le maire de Noyelles-Godault, Jean Urbaniak. Celui-ci s'est d'ailleurs rangé sans états d'âme derrière l'idée d'un Front républicain contre Marine Le Pen. Sans compter sur les 11,49% réalisés par Dominique Watrin pour le Parti communiste. Autant dire qu'Albert Facon, qui relève par ailleurs qu'aucun logo du FN ne figure sur le matériel de campagne de son adversaire, se trouve à l'abri de toute mauvaise surprise dimanche.

Enjeux

Pour autant, surtout au regard du marasme national, le premier tour des législatives a confirmé l'implantation du FN dans le Pas-de-Calais. Lors de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen y avait réalisé son meilleur score. Déjà en 2002, sa fille était parvenue, dans la circonscription voisine, à mettre en ballotage le socialiste Jean-Claude Bois. Avec un score à peu près identique, elle récidive cinq ans plus tard à Hénin-Beaumont, bastion du colosse aux pieds d'argile, MetalEurop et de son cortège de licenciements. Et si la messe semble dite, Marine Le Pen compte sur un score maximal. Pour deux raisons au moins: préparer au mieux les municipales à Hénin-Beaumont, où elle devrait conduire la liste frontiste. Mais surtout renforcer sa légitimité au sein de son propre parti, afin de se placer en héritière naturelle de son grand chef de père. La revanche serait éclatante, les caciques du FN lui ayant vertement reproché d'avoir conduit son père dans le mur lors de la présidentielle.

D'ailleurs, par volonté de se démarquer, si Marine Le Pen admet le mot "revers" en ce qui concerne les résultats nationaux du Front national, elle s'empresse d'ajouter que "notre résultat sur la 14e est peut-être un espoir pour notre électorat". Elle peut même se vanter d'avoir reçu le soutien de deux figures historiques de la droite, Alain Griotteray, ancien résistant et Michel Caldaguès, qui fut sénateur de Paris. Tous deux reconnaissent à la candidate, "les convictions qui répondent à la volonté de rénovation nationale exprimée par les Français". Secondé par l'efficace Steeve Briois, fils d'ouvrier et petit-fils de mineur très bien implanté dans cette 14e circonscription, et suivi à la trace par le microcosme journalistique au grand dam de ses adversaires, Marine Le Pen estime partir armée pour bien figurer contre Facon. En attendant d'autres luttes.

Source Le JDD

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