Sept ministres élus dès le premier tour et démissionnaires au lendemain du second
Carton plein pour les onze ministres du gouvernement Fillon. Sept d'entre eux se sont fait élire dès le premier tour des élections législatives : le premier ministre lui-même, Jean-Louis Borloo (économie), Xavier Bertrand (travail), Eric Woerth (budget), Hervé Morin (défense), Valérie Pecresse (enseignement supérieur) et Dominique Bussereau (transports).
Les autres peuvent aussi être optimistes pour le second tour. Michèle Alliot-Marie (intérieur) et Christine Boutin (logement) ont raté de peu l'élection dès le premier tour (respectivement 48,88 % et 49,23 % des voix). Avec 46,87 % des voix, Roselyne Bachelot (santé) va retrouver le siège qu'elle avait abandonné, en 2002, pour devenir ministre.
Seul
Alain Juppé, ministre de l'écologie, du développement et de
l'aménagement durables, qui était le seul à se présenter dans une
circonscription qui, le 6 mai, avait préféré, et largement, Ségolène
Royal à Nicolas Sarkozy, est en ballottage incertain. C'est donc
désormais à lui seul que s'adresse la mise en garde de François Fillon,
avant le premier tour : "Franchement, la logique, c'est que quand
on est battu, ça veut dire qu'on n'a pas le soutien du peuple et qu'on
ne peut pas rester au gouvernement."
"ONCTION DÉMOCRATIQUE"
Parmi les ministres élus, aucun ne siégera bien sûr à l'Assemblée nationale, l'article 23 de la Constitution disposant que "les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire". Ils laisseront donc leur place à leur suppléant. Et ils ne pourront la retrouver qu'en provoquant une élection partielle.
A moins que M. Sarkozy n'engage rapidement une réforme constitutionnelle qui permettrait notamment aux ministres et secrétaires d'Etat de retrouver leur place à l'Assemblée nationale, après leur départ du gouvernement.
D'ores et déjà, leur victoire symbolique aux législatives confère aux ministres élus une plus grande légitimité dans l'équipe gouvernementale, à l'inverse des membres du gouvernement ayant décliné la proposition qui leur était faite d'aller à la rencontre des électeurs. "C'est une chose d'être nommé, c'en est une autre de recevoir l'onction démocratique", affirme un vainqueur.
De même les bons scores de certains candidats comme Arno Klarsfeld et André Santini pourraient leur permettre de décrocher l'un des secrétariats d'Etat promis après le second tour. Et d'être, eux aussi, dispensés du mandat de député…
Source Le Monde
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