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6 juin 2007

La fibre antisociale de Devedjian


POLÉMIQUE . L’injure aux communistes, accusés « d’ancrer les gens dans leur misère » par le président du conseil général des Hauts-de-Seine, masque une politique antisociale déjà à l’oeuvre.

L’étude de l’Institut national des hautes études de sécurité, rendue publique par l’Agence France-Presse, qui révèle la dégradation, voire la « césure » des relations entre la police et la population de quatre communes de Seine-Saint-Denis, est un tel désaveu de la politique sécuritaire du nouveau président de la République que son conseiller et ami, Patrick Devedjian, a cru bon de détourner l’attention de la population, et bientôt électeurs. Élu vendredi dernier président du conseil général des Hauts-de-Seine, le député maire d’Antony, en se livrant à une basse attaque contre les élus communistes et en particulier les maires et la majorité au conseil général de Seine-Saint-Denis, ne fait que traduire en vindictes la politique enclenchée par son mentor, Nicolas Sarkozy, dans le département.

MÉPRIS DES QUARTIERS POPULAIRES

Que dit Patrick Devedjian ? « Comment se fait-il que les Hauts-de-Seine aient si bien évolué et la Seine-Saint-Denis si mal ? C’est parce que l’un était géré par la droite, l’autre par le Parti communiste. » Il ajoute, dans cet entretien à Radio J samedi dernier : « Les communistes ont ancré les gens dans la misère parce que c’était aussi une manière pour eux d’asseoir leur pouvoir politique. »

À la manière d’un Éric Raoult, le maire de la commune résidentielle du Raincy, Patrick Devedjian exprime son mépris pour les quartiers populaires. Son expérience en tant que maire d’Antony en est une brillante démonstration. Ses efforts pour transformer la population de cette ville de 60 000 habitants, au nom bien sûr de la « mixité sociale » à la manière d’un Patrick Balkany à Levallois-Perret, lui épargnent une politique sociale ambitieuse. Les derniers quartiers populaires du sud des Hauts-de-Seine se retrouvent enclavés au milieu d’immeubles néo-haussmanniens à 5 000 euros le mètre carré : à Châtillon, Le Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry, Antony, les maires UMP utilisent l’Office public HLM du département (dont ils sont tous ou ont été des administrateurs) pour blanchir leur population la plus pauvre et l’installer dans les cités de Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne ou Bagneux. Ils fabriquent des ghettos de riches dans l’ouest et le sud-ouest de la région parisienne, historiquement plus résidentiels que le nord et l’est.

La droite des Hauts-de-Seine n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Le département qu’on présente avec gloire comme le plus riche de France (après Paris) ne l’est pas encore assez. Nicolas Sarkozy, puis Patrick Devedjian veulent renforcer la Défense, creuser encore un peu plus les déséquilibres avec le nord et l’est... avec la Seine-Saint-Denis par exemple. Les communistes n’ont pas ancré les gens dans la misère, ils les soutiennent au contraire par des politiques sociales et de solidarité, inconcevables dans les villes de droite. Par exemple, dans quel département le conseil général rembourse-t-il à 50 % la carte Imagine’R des collégiens, lycéens et étudiants ? Dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, présidés par des communistes. Est-ce ainsi qu’ils ancrent les gens dans la misère ? Les conseillers généraux UMP et UDF de Seine-Saint-Denis ont voté contre le budget et le remboursement de la Carte orange. Ils ne souhaitaient peut-être pas ancrer les collégiens dans la misère.

PAS DE MIXITÉ SOCIALE DANS LE 92

Traversons Paris, jusqu’à Clichy-sous-Bois. Au lendemain des événements de novembre 2005, le gouvernement de l’époque avait reconnu les maux de cette commune ghetto, dont le maire est un élu socialiste, Claude Dilain. Il avait promis, Nicolas Sarkozy aussi, que ça allait changer. Et Clichy-sous-Bois n’a toujours pas son commissariat de police, ni sa liaison de transport avec le RER implanté au Raincy. Seule avancée, la signature du plan de rénovation urbaine qui avait traîné pendant des mois avant le drame de novembre 2005. « Les Hauts-de-Seine ne connaissent pas la mixité sociale et cela va en s’aggravant. Les politiques de droite, la spéculation foncière et immobilière encouragée font qu’il est difficile de trouver un logement pour les enfants d’ouvriers, d’employés, de cadres », déclare Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, en réponse à Patrick Devedjian. Qu’a fait Nicolas Sarkozy à la tête du département ? Il souhaitait vendre 4 000 logements sociaux, alors que 15 communes, toutes de droite, ne respectent pas les 20 % de la loi SRU. Il devait en construire 3 300 par an, il n’y en eut que 2 600 en 2006 dont beaucoup de logements PLS, les plus chers. Patrick Devedjian veut poursuivre cette politique. Ancrer les gens dans l’opulence d’un seul côté, pour asseoir son pouvoir politique. Comment expliquer autrement la métamorphose de ces communes qudirigent, jadis socialement diverses, aujourd’hui réservées aux plus riches ?

Source L'Humanité

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