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2 juin 2007

Le PCF fait évaluer les oeuvres d'art de son siège


Ce directeur d'un grand musée d'art moderne n'en revient toujours pas. Voici quelques semaines, il a reçu la visite d'une délégation de la direction du Parti communiste lui demandant une évaluation de la grande fresque de Fernand Léger qui orne le mur du 5e étage du siège de la place du Colonel-Fabien. "Ils voulaient savoir si elle pouvait intéresser les musées. J'ai compris qu'ils étaient en train de vendre leurs derniers avoirs", explique ce fin connaisseur parisien. Un portrait de Picasso au fusain d'Edouard Pignon aurait aussi été jaugé.

 

Ce sont, avec le tableau de Duchamp LHOOQ, appelé "La Joconde à la moustache" - mise en dépôt pour quatre-vingt-dix-neuf ans au Centre Georges Pompidou - les derniers trésors du PCF. Confronté à une baisse importante de son influence, le parti est en train de revoir ses moyens d'existence.

"C'est vrai qu'on racle les fonds de tiroirs pour ne pas toucher aux bijoux de famille", confie un cadre du parti pour résumer la situation financière au lendemain du score calamiteux de Marie-George Buffet à l'élection présidentielle. Le signal d'alarme avait été tiré dès le conseil national qui a précédé le 22 avril.

Le trésorier, Jean-Louis Frostin, avait prévenu ses camarades : "Notre trésorerie est tendue. Quels que soient les résultats des législatives, nous aurons d'ici à fin juin à décider collectivement des mesures appropriées pour un équilibre de gestion durable", a-t-il expliqué, ajoutant que "des économies de gestion et de structure" seraient nécessaires. En clair, c'est un nouveau plan d'économies qui se prépare, avec des suppressions d'emploi probables sur les 55 postes de permanents du siège. Le parti avait pourtant anticipé sur le non-remboursement des frais de la campagne présidentielle évalués à près de 5,5 millions d'euros. "Nous avons tiré les leçons de 2002 et fait des provisions depuis 2004", assure M. Frostin. Economies de matériel, réduction du nombre d'initiatives politiques, sobriété des meetings... et une souscription pour boucler le budget.

VENTE DU SIÈGE ?

Mais les résultats attendus aux législatives (les sondages donnent entre 3 % et 3,5 % d'intentions de vote) et la probable perte du groupe - les plus lucides parlent de 8 à 12 élus - risquent de renforcer l'urgence financière. Du coup, des rumeurs sur la vente de l'immeuble du Colonel-Fabien circulent. Aussitôt démenties par les proches de Mme Buffet... "A aucun moment cela n'a été envisagé", jure Olivier Dartigolles, le porte-parole.

Il semble pourtant que l'hypothèse a bien été étudiée. Mais la portée symbolique d'une telle vente a été jugée trop risquée : sans Fabien, le PCF ne serait plus rien. "Ce n'est pas à l'ordre du jour. Quelle que soit la prochaine direction, c'est la dernière chose du patrimoine qu'ils vendront", estime l'ancien secrétaire général Robert Hue, qui avait placé, avant de partir, ses proches aux postes stratégiques des finances du parti. Le refondateur Roger Martelli ne croit pas non plus à une telle cession : "C'est le dernier élément de crédibilité auprès des banques. Si on vend, c'est fini !", assure l'historien.

Reste à gérer l'étape suivante. Avec la probable division par deux du nombre de députés et la perte du groupe, ce sont 1,6 million d'euros d'aide publique, de moyens de fonctionnement et de reversements des élus en moins dans les caisses. Sans compter les 1,66 euros par voix manquante aux élections législatives. "On a un gros souci financier qui nous attend", admet Hervé Brahmi, président du conseil général de Seine-Saint-Denis.

Source Le Monde

Info en continu et en direct sur les elections legislatives 2007 ici

 

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