Au PRG, la fronde anti-Baylet est mise de côté le temps des législatives
Jean-michel Baylet a réussi à calmer en apparence la tempête qu'il avait soulevée au sein du Parti radical de gauche (PRG) en rencontrant Nicolas Sarkozy, le 15 mai, et en annonçant un rapprochement avec les radicaux de droite. Le vote de confiance qu'il a obtenue la semaine dernière de son bureau national y a momentanément mis un terme. Mais les mails échangés, comme les débats sur les sites de discussion internes, démontrent que l'initiative solitaire du président du PRG ne passe pas.
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Celui-ci avait envoyé, à la veille de la réunion du bureau national, une lettre par mail pour justifier son entretien avec le président de la République. Il vient de faire reproduire ce courrier dans le bulletin interne du PRG. Sans rien lâcher de sa nouvelle stratégie, M. Baylet continue à plaider en faveur d'un "dialogue entre les radicaux de gauche et les radicaux valoisiens", dialogue qu'il veut "lancer et animer". "La division des radicaux en deux partis est aujourd'hui artificielle", conclut le sénateur, bien décidé à ne pas laisser "occuper le terrain naturel du centre" par "les moins légitimes" : en clair, François Bayrou et son MoDem.
Conscient que le score de M. Bayrou a ouvert un nouvel espace politique, le président du PRG n'entend pas l'abandonner à "un démocrate-chrétien". Il estime, au vu du résultat de la gauche à l'élection présidentielle, et compte tenu d'une attitude de la direction du PS qui considère le PRG "comme des vassaux et non comme des alliés", qu'il est temps de changer d'alliance. L'unification avec les radicaux valoisiens, alliés à l'UMP, permettrait de "dépasser la frontière majorité-opposition", estime-t-il.
Cette orientation soulève de vives oppositions au sein de son parti. Dans un premier temps, une majorité de députés et sénateurs et une quinzaine de responsables régionaux avaient publiquement fait connaître leur désaccord. Sur le Web, les courriers continuent à fustiger la démarche de M. Baylet.
Le compromis adopté par le bureau national - réaffirmer l'accord avec le PS pour les législatives et attendre l'après-élection pour rouvrir le débat - semble avoir bien du mal à tenir. "Il est temps que le président prenne des vacances", écrit un militant. "C'est le summum de l'immoralité politique", renchérit un autre de Bretagne. "Il faut serrer les dents en attendant l'après législatives", assure un troisième de Meudon.
"UN JOUET ET UN FAIRE-VALOIR"
Les responsables de la fronde interne ne sont pas en reste. "Le bureau national ne peut en aucun cas apporter une réponse à la ligne politique de Jean-Michel Baylet", écrit Thierry Braillard, vice-président du PRG, qui réclame toujours un débat lors du comité directeur prévu fin juin. Hélène Ledoux, secrétaire nationale, est du même avis : "Pour cet homme, le parti n'est qu'un jouet et un faire-valoir."
Le
lendemain des législatives risque d'être délicat pour le président du
PRG et le consensus interne qu'il a construit. Cette fois-ci, la fronde
dépasse la minorité des 30 % qui s'était prononcée en octobre 2006 pour
une candidature de Christiane Taubira à la présidentielle. Honoré Puil,
président de la fédération d'Ille-et-Vilaine, un de ses opposants,
prévient : "Jean-Michel Baylet a commis une faute politique qui a brouillé l'image de notre parti. L'heure de vérité viendra.
Source Le Monde
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